Rentré ce dimanche 03 septembre de la République Démocratique du Congo (RDC) où il a participé à la 55ème session du conseil des ministres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires (l’OHADA) dont la Guinée est membre, le Garde des Sceaux Ministre de Justice et des Droits de l’Homme a donné des précisions et évoqué les prochaines étapes sur le débrayage qui affecte en partie les cours et tribunaux guinéens.
Pour Alphonse Charles Wright, «si on veut aller en grève, on doit informer une autorité, donner un préavis de grève ou poser un certains nombre de revendications en amont mais s’ils laissent tout ça en sachant bien qu’ils sont des magistrats pour dire fermer les cours et tribunaux, nous de notre côté, nous prendrons des mesures sur le plan institutionnel ».
Poursuivant, Wright qui dirige la justice qualifiée par les autorités de « boussole de la transition » sous l’ère du CNRD, indique que les efforts sont en cours pour à remplir la mission assignée au département de la justice par le chef du gouvernement mais aussi par le président de la transition.
« Vous dites que les magistrats sont en grève mais je voudrais qu’on nuance un tout petit peu. Comme vous le savez, les questions d’institutions dépassent les questions de personnes. Quand on parle de la grève, on suppose ce qu’on appelle le respect d’un certain nombre de conditions. C’est un simple débrayage que certains entendent organiser en violation de tout ce qui est obligation déontologique que commande le statut des magistrats » , dit-il.
« Vous savez quand vous voulez exercer un droit en prônant le respect de la l’égalité, vous devrez éviter de tomber dans l’illégalité. Dans tous les pays du monde, quand une organisation professionnelle quelconque veut aller en grève, la loi impose forcément le respect d’un certain nombre de procédures, mais en l’espèce je ne parle pas de grève mais d’un acte de sabotage, c’est clair là-dessus », déplore-t-il.
Plus loin, le patron de la justice guinéenne de souligner: « les questions d’institutions se régleront de manière institutionnelle. Dans les jours à venir, nous prendrons la règle qui s’impose. Les magistrats qui ont compris leur responsabilité professionnelle savent une chose : on ne peut pas priver les citoyens de leurs droits d’accès à la justice, quelle que soit votre colère, quel que soit votre désaccord. Vous ne pouvez pas ce à quoi vous avez prêté serment, priver les citoyens d’accès à la justice. Partir jusqu’à appeler chaque matin les magistrats : «est-ce que vous êtes en fonction? Vous ne devrez pas aller », cette forme de harcèlement doit cesser… » a-t-il indiqué à sa descente d’avion avant de rappeler : « Nous n’avons aucun problème avec qui que ce soit. Si vous n’êtes pas d’accord avec la décision du ministre de la Justice, vous avez 2 voies en tant que magistrat: vous pouvez attaquer la décision devant la Cour Suprême ou tout simplement aller vous défendre devant le Conseil Supérieur de la Magistrature. Mais quand vous dites : non, ces voies de recours légal en la matière on s’en fiche, on veut aller à l’affront vis-à-vis de l’autorité, l’État c’est l’ordre et la discipline, on prendra la mesure qui s’impose ».
Pour finir, le Ministre de Justice et des Droits de l’Homme a indiqué que le sit-in annoncé ne veut rien dire. Pour lui, la question de l’institution judiciaire dépasse la question du ministre, « c’est une question institutionnelle ».
Mamadou Yaya Barry
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Last modified: 3 septembre 2023