Le Parlement israélien a voté dimanche soir 13 juin la confiance au gouvernement du nouveau Premier ministre Naftali Bennett, qui succède à Benyamin Netanyahu, au pouvoir depuis 12 ans.
60 députés ont voté pour la nouvelle coalition, 59 contre : le vote vient de se terminer. Un député de la liste Ra’am s’est abstenu, comme il avait menacé de le faire, ce qui veut dire que le nouveau gouvernement va obtenir la majorité relative et non pas absolue, rapporte notre correspondant en direct de la Knesset à Jérusalem, Michel Paul. C’est un détail qui n’échappera pas à l’opposition. Un départ un peu bancal pour la nouvelle coalition. Mais en tout cas, c’est la fin du règne de Benyamin Netanyahu.
Sur les 119 députés (sur 120 au Parlement), 60 ont voté en faveur de la nouvelle coalition, qui va de la droite à la gauche, en passant par l’appui d’un parti arabe. Cinquante-neuf députés, principalement du parti Likoud de M. Netanyahu, de l’extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, s’y sont opposés. Un député de la liste arabe Ra’am, qui soutient pourtant la coalition, s’est lui abstenu.
Dans la foulée, chaque membre du 36e gouvernement israélien a prêté serment à la tribune de la Knesset, à commencer par Naftali Bennett.
Le Likoud de Benyamin Netanyahu avait terminé en première place au scrutin de mars dernier, sans toutefois rallier une majorité de 61 députés pour former un gouvernement. Devant l’impasse, le président Reuven Rivlin avait demandé au chef alors de l’opposition Yaïr Lapid, de tenter sa chance.
Et ce dernier a réussi in extremis début juin à réunir une majorité en formant une coalition réunissant deux partis de gauche, deux de centre, trois de droite et – fait rarissime dans l’histoire israélienne – un parti arabe, la formation Ra’am de l’islamiste modéré Mansour Abbas.
Visage masqué, le Premier ministre sortant Benyamin Netanyahu, qui devient chef de l’opposition, s’est levé de son siège pour aller serrer la main de son successeur avant de se rassoir puis quitter le Parlement.
Un moment sans précédent dans l’histoire parlementaire
Auparavant la première étape dans le changement de pouvoir en Israël, c’était un député du parti Bleu Blanc, ancien chef de la police de Jérusalem, qui a été élu président de la Knesset. Les deux présidents du Parlement, le sortant et le nouveau, se sont embrassés. Cela change beaucoup par rapport à ce qui s’est passé ce dimanche après-midi à la Knesset.
Le Parlement israélien a connu un moment sans précédent dans l’histoire parlementaire : Naftali Bennett le nouveau Premier ministre a présenté les grands lignes politiques de son gouvernement, le discours était ponctué d’interpellations de députés de la majorité sortante, à tel point que plusieurs députés ont dû être expulsés de l’hémicycle pour permettre au chef de file du parti Yamina de terminer tant bien que mal son discours.
Netanyahu lui aussi s’en est pris à celui qui lui succède : « Comment faire confiance à un homme qui est responsable de l’arnaque électorale du siècle », s’est-il écrié. Et le Premier ministre sortant a affirmé : « Nous serons une fois de plus de retour ». Il le promet, mais il est maintenant bien campé dans son nouveau rôle. Bibi Netanyahu est maintenant le chef de l’opposition.
RFI
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Last modified: 14 juin 2021