La gifle au Amahoro Stadium de Kigali doit permettre à l’équipe de Kaba Diawara d’opérer sa mue avant de rallier Bafoussam où elle jouera le 10 janvier contre le Malawi au compte de la première journée dans le groupe B.
L’on ne parlera pas d’une défaite encourageante au lendemain du revers subi contre les Amavubi du Rwanda en amical 3-0. Même si le Syli National n’a plus gouté à la victoire depuis maintenant plusieurs matchs officiels (la dernière victoire remonte au 24 mars 2021 au stade de Nongo lors de la 5ème journée des éliminatoires à la CAN contre le Mali), ce n’est d’ailleurs pas la mésaventure en campagne éliminatoire au mondiale 2022 qui nous contrariera. L’échec lors pu premier match de préparation d’hier vient donc creuser davantage le doute entre le groupe de Kaba Diawara et ses nombreux fans. Malgré tout, cette défaite face au Rwanda pousse à tirer d’importants enseignements en vue d’une participation honorable à la CAN qui ouvre ses portes ce dimanche.
Des problèmes à résoudre en défense
Sans tout remettre en cause des efforts du coach à donner une identité au football produit par ses joueurs, à travers une volonté de jouer très haut dans la surface adverse, il faut le dire la défense alignée hier n’a pas permis de résister longtemps face à une équipe des amavubi qui ont le sait, n’aime pas dominer le jeu dans la possession. Ils sont plutôt connus avec une grande capacité de récupération pour se projeter rapidement vers l’avant. Un style de jeu qui a forcément impacté le résultat de la rencontre où on voyait une équipe du syli pourtant joueuse et capable de se créer des occasions. De bonnes intentions de dominer côté guinéen qui ont laissé des boulevards à l’adversaires d’où les punitions sur des phases de transition vers la défense, avec des pertes de balle très mal négociées.
Lors de cette rencontre amicale, l’on a pu constater l’absence de couverture entre les trois centraux de la défense avec de grosses difficultés à récupérer les ballons en profondeur. D’ailleurs, le troisième but encaissé qui part d’un dégagement du gardien, puis d’une déviation de la tête laissant statique la défense guinéenne pour un 1 contre 1 face au portier Aly Kéita, illustre bien ce malaise. Cela nécessite donc plus d’harmonie dans le positionnement entre Ibrahima Sory Song et ses coéquipiers de l’axe centrale. Et c’est là où réside sans doute l’un des grands chantiers de Kaba Diawara au cours de ces quelques jours qui précèdent le début de la CAN.
Se distancer de l’Etat d’esprit des éliminatoires ratées à la coupe du monde
Faire évoluer le visage de son équipe et que le Syli devienne en plus d’être conquérante, cette formation chirurgicale compacte, agressive et prête à piquer son adversaire avec l’agressivité et la technique de ses leaders d’attaque. Voilà un plan qui pourrait marcher à merveille pour Kaba Diawara avec un jeu de couloir beaucoup plus huilé pour déstabiliser le bloc compact de l’adversaire. A cela s’ajouterait le maintien d’une certaine mentalité qui rentre aussi en ligne de compte. Aussi, faire des efforts ensemble et mettre son ego de côté le temps d’un tournoi (la CAN) ne peut qu’être que bénéfique pour les performances de l’équipe. Même si la tâche ne s’annonce pas facile pour des rencontres de poule, notamment le match de la deuxième journée face aux lions de la Téranga. Le Syli doit mettre des ingrédients qui feront son succès au Cameroun en termes d’état d’esprit (agressivité, abnégation, sens du sacrifice dans les tâches obscures).
Le réveil nécessaire de certains éléments clés
Pour maintenir le degré d’exigence, Kaba Diawara possède pourtant beaucoup d’atouts, notamment celui d’apporter plus d’implication de certains cadres du groupe Syli. Ce qui doit faire dire à certains (Amadou Diawara, Aly Kéita, Issiaga Sylla, Mohamed Ali Camara, Naby Kéita et même le très prometteur Aguibou Camara) qu’ils ont obligation de répondre totalement aux attentes du staff et qu’une remise en question s’impose.
Depuis sa prise de fonction, le sélectionneur veut faire confiance à un groupe de soldats capables d’aller se battre pour mouiller le maillot du tricolore guinéen. Un travail qui ne risque pas de s’estomper même au lendemain de cette édition de la CAN 2022. « Une équipe avec des valeurs de représentativité dignes de la nation guinéenne est en train d’être bâtie », nous apprend un dirigeant du CONOR à la tête de la Féguifoot.
Bernard Leno
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Last modified: 4 janvier 2022