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Interdiction des manifestations, augmentation du prix du carburant : les vérités de Bogola Haba du FNDT…

2 juin 2022

Dans une interview qu’il a accordée à Mediaguinée ce mercredi 1er juin 2022, Keamou Bogola Haba, Cordinateur National du FNDT (Front national pour la défense de la transition) s’est exprimé sur des questions sociopolitiques de la Guinée. Notamment, sur le communiqué du CNRD interdisant les manifestations de rue, ensuite sur la question de l’augmentation du prix des produits pétroliers en Guinée. Parlant d’abord du communiqué du gouvernement,  il dira que 

ce communiqué répond un peu à la sortie des Nations unies.

« Je crois que le communiqué du CNRD répond un peu à la sortie des Nations unies sur la question des manifestations.  Et si vous lisez le communiqué, je crois que c’est en termes de prévention. En disant clairement …en rappelant l’histoire de ce que la Guinée a subi en termes de manifestations et dire qu’on voulait l’éviter.  Je crois que cela rentre dans le cadre de ce que le président, dans son discours du 5 septembre, a dit : zéro mort pendant cette transition.  Et donc oui ce sont des droits mais, nous pensons que si en privant les Guinéens de ces droits-là, ça peut nous permettre de préserver l’unité nationale et la vie de nos compatriotes, je crois que c’est ce que le communiqué dit. Nous sommes pratiquement dans l’esprit de ce communiqué. », a-t-il  exprimé. 

Sur la question de savoir si le gouvernement ne serait pas en train de légitimer les répressions sous l’ex président Alpha Condé, puisque dans le communiqué, la junte a dit que depuis 2010 jusqu’en 2021, il y a eu plus de 700 marches violentes, M. Haba dira clairement non. Pour lui, ils ne disent pas que c’est la faute à X ou à Y, ils nous disent qu’on a fait  des manifestations et ces manifestations ont toujours été violentes. 

« Dans l’histoire, vous savez quand vous êtes manager ou quand vous géré, vous gérez les risques. En rappelant tout ce passé là, que ça soit les 700 manifestations ou celle du 28 septembre, il veut juste rappeler que ça soit ceux qui organisent les manifestations et que ça soit les forces de défense de sécurité, c’est une responsabilité partagée du peuple de Guinée.  Nous devons tout faire pour que cela ne se répète plus. Ils ne disent pas que c’est la faute à X ou à Y, ils nous disent qu’on a fait  des manifestations et ces manifestations ont toujours été violentes. Donc mieux vaut éviter, c’est pour dire que notre niveau de maturité aujourd’hui n’a pas atteint un niveau où nous pouvons faire des manifestations pacifiques. Que ça soit certainement du côté des organisateurs, des citoyens ou ça soit du côté des forces de défense et de sécurité. Je pense que nous n’arrivons pas à faire de telle sorte que ce droit là dans son application soit très pacifique. C’est ce que le communiqué dit. Je pense », a-t-il expliqué. 

Par rapport à l’augmentation des produits pétroliers, Keamou Haba estime que le défi majeur à relever, il faut que notre pays ne soit pas en rupture.

«  Vous savez, le carburant est très stratégique pour un pays. Et aujourd’hui la problématique même du carburant, c’est la disponibilité. Nous ne sommes pas producteur de carburant et actuellement tous les pays producteurs, chacun garde d’ailleurs son carburant à son niveau. Et à cause de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la crise a atteint un niveau de telle sorte que chaque pays producteur est en train de rationnaliser sa production pour lui-même. Donc la difficulté que nous avons c’est comment faire pour que la Guinée ne soit pas en rupture d’hydrocarbures. Parce que nous ne sommes pas producteur. Maintenant comment le faire de telle sorte que nous soyons capables? Il faut que la Guinée soit capable de payer et soit un bon payeur auprès des fournisseurs. Ceci nous permettrait de faire un travail. Pour le faire, il faut collecter le franc guinéen auprès des consommateurs. 1200 mille aujourd’hui, certainement c’est difficile pour certains d’entre nous mais ça devrait être plus ça d’ailleurs.  En fonction de ce que le prix mondial est en train de se faire.  Je crois que la bonne volonté est là.  Ils ont tenté de tout faire pour éviter, dans l’espoir que le prix du baril allait baisser.  C’est pourquoi ils ont retardé la décision.  Sinon cette décision devrait venir un peu avant.  Mais on a préféré entendre que nous sortons du jeûne (carême et Ramadan). Évidemment, la Guinée a dû subventionner et payer beaucoup plus que ça. Mais que la crise ukrainienne aussi a pris du temps. Nous pensons que ça allait vite finir et que les prix allaient vite baisser.  Pour nous, il faut que le peuple de Guinée comprenne d’abord comment faire pour que le gouvernement ne manque pas.  C’est ça le défi majeur. Que notre pays ne soit pas en rupture d’hydrocarbures. C’est le défi majeur auquel nous sommes confrontés au-delà de ces questions de prix », a-t-il laissé entendre. 

Pour terminer, le coordinateur national du FNDT appelle les conducteurs  de taxis (voitures, motos, tricycles) à ne pas garer leurs engins.

« Nous disons à tout un chacun. On fait le taxi moto, on fait le taxi, c’est une activité pour générer de l’argent. Donc nos compatriotes ne peuvent pas être au chômage. Les Guinéens ont besoin de se déplacer et nos transporteurs ont besoin de cette activité pour pouvoir avoir des revenus.  Donc s’ils garent aujourd’hui, c’est parce que souvent certains avaient peur. Sûrement, le peuple de Guinée sera très compréhensif. Même les jeunes  gens qui ont exprimé leur désaccord, je crois que chacun va comprendre.  C’est une question stratégique, les hydrocarbures. Donc je crois qu’il y aura des attentes par rapport aux transports et chacun va gagner ce qu’il peut gagner et dans l’intérêt de la nation. », a-t-il indiqué.

Christine Finda Kamano 

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Last modified: 2 juin 2022

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