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Labé : une dizaine de vendeurs d’alcool déguerpis nuitamment, à Pounthioun

5 janvier 2023

Dans la nuit du lundi à mardi, 03 janvier, aux environs de 19 heures, les forces de défense et de sécurité ont fait une descente musclée dans le quartier Pounthioun, précisément au couloir de l’alcool, sis derrière la résidence du préfet de Labé. Objectif: faire déguerpir les dizaines de vendeurs d’alcool qui occupent les lieux.

Tout est parti de la découverte d’un corps d’un jeune du nom d’Ousmane Diallo, la trentaine prés de ces lieux, dans la nuit du 1er au 2 janvier dernier. Des informations laissent croire qu’il serait décédé dans l’un de ces maquis avant que son corps ne soit abandonné plus loin.

Trouvé sur place hier matin, alors qu’il  supervisait l’opération,  l’un des responsables communaux a laissé entendre ceci: « il n’est de secret pour personne, ce qui se passe ici, ça dépasse les commentaires. Avant il y avait une école ici, lors du déguerpissement des emprises de la voirie urbaine. Après avoir été déguerpis, ils ont négocié avec le propriétaire, ils  ont cassé la cour pour installer leurs kiosques à l’intérieur. Tous les jours, ce sont des bagarres, des attaques à main armée entre consommateurs d’alcool. Dernièrement, il y a eu même mort d’homme. En plus de l’alcool, les jeunes consomment ici toutes sortes de stupéfiants. Donc c’est pourquoi les autorités ont décidé de les faire déguerpir. [Avant-hier], nous sommes venus les informer de la décision. Il vous souviendra que le 1er janvier une personne est décédée ici. Avant ça aussi, il y a eu un autre cas de décès ici. Donc depuis hier soir ils sont en train de plier bagage. On ne peut pas interdire la vente d’alcool dans notre pays, puisque c’est un pays laïc, mais ici n’est plus approprié pour la vente d’alcool. Nous sommes avec les services de sécurité pour suivre le déguerpissement jusqu’à la fin », affirme Souleymane Diallo, chargé de l’assainissement  à la commune urbaine de Labé.

Très frustré, l’un des vendeurs d’alcool déguerpis n’a pas caché son mécontentement face à cette décision des autorités communales de Labé.

« J’ai une place ici, depuis 3 mois. Les autorités nous ont dit de quitter les lieux. Ils ont découvert un corps tout près d’ici. Moi j’étais à l’école puisque je suis enseignant, lorsque j’ai appris cela je suis venu précipitamment, j’ai trouvé qu’ils sont en train de nous faire déguerpir. Hier aux environs de 19h une équipe est venue pour nous faire déguerpir. On n’a pas le choix, mais, je n’ai pas aimé la manière dont ils sont en train de faire. Il fallait nous avertir, nous donner un délai, pour qu’on puisse quitter les lieux sans problème, mais là on a perdu beaucoup de nos biens, ils ont saccagé certains de mes biens aussi.  Si on devait quitter, on devait quitter de la plus belle des manières, il devait nous donner au moins deux jours de délai. Hier on n’a pas dormi de la nuit. Le corps qui a été découvert,  a été envoyé à l’hôpital, après les expertises, ils ont trouvé que c’est une mort naturelle, on est tous appelés à mourir un jour. Pour moi, cela ne devait pas être une raison de nous déguerpir. Les services des impôts sont au courant de notre présence ici, nous payons nos impôts chaque mois. La Guinée est un pays laïc, si on ne peut rester ici, de nous trouver un autre lieu », demande Daniel Béavogui.

Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé

620 44 25 83

Last modified: 5 janvier 2023

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