Le dossier impliquant Souleymane Traoré, ancien patron du fond d’entretien routier (FER) était en jugement ce lundi à la CRIEF.
À l’audience du jour, le juge Francis Kova Zoumanigui a posé la question de savoir si l’accusé avait pu récupérer les pièces justificatives des montants issus des études dont il avait fait cas au cours du précédent procès et celles d’une entreprise appartenant à son épouse.
L’accusé a expliqué qu’en ce qui concerne l’entreprise, son épouse est entrain de « chercher les documents ». Et qu’il était entré en contact avec la banque centrale pour les pièces comptables établies à la suite des consultations qu’il faisait. Quant aux libellés de ses frais de missions, il a affirmé qu’ils « sont disponibles au FER. »
Il a signalé à l’endroit du juge : « vous verrez dans les rapports d’audits qu’il y a aucune corrélation entre les ressources du FER et mes propres ressources. »
S’appuyant sur les rapports produits par la CENTIF, le juge et ses assesseurs ont dirigé leurs questions sur les mouvements enregistrés sur les différents comptes de Souleymane Traoré, dans lesquels des dépôts ont le plus souvent été faits par des tiers.
Face à cette question, l’accusé a estimé que c’était la plupart du temps de l’argent issu de ses affaires aurifères et agricoles.
En ce qui concerne les tiers cités par le juge, il a affirmé qu’il s’agissait des personnes auxquelles il remettait de l’argent pour faire des opérations à sa place; son temps et ses fonctions ne lui permettant pas de faire lui-même lesdites opérations. C’est à cet effet qu’il a précisé : « depuis 10 ans, je fréquente rarement les banques que ce soit pour des opérations de retrait ou de versement. »
Pour sa part, le procureur Aly Touré a voulu savoir son salaire à la BICIGUI où il a travaillé de 2000 à 2014.
Souleymane Traoré a affirmé que c’était 7 millions gnf. Ce qui a évolué en fonction des promotions jusqu’à 18 millions.
A cette phase, le procureur a fait une doléance à la cour, en sollicitant que celle-ci demande à la BICIGUI de produire « les mouvements salariaux » de Souleymane Traoré.
Questionné sur ses avoirs, avant sa prise de fonction au FER, Souleymane Traoré a cité : « une maison à Kankan, un terrain que j’ai acheté en 2001, trois (3) terrains à Samatran (2 nus et un terrain que j’ai bâti), puis j’ai eu le terrain de Nongo, le terrain a été acquis en 2009 et je l’ai bâti en 2012. Une villa dans mon village tiguibiri ».
Avant de citer les avoirs qu’il a engrangés étant au FER. Il a fait cas d’une « cour commune de 10 appartements de 2 chambre-salons, en location à Lambangni. »
L’amenant sur le fonctionnement du FER, le procureur lui a demandé si la direction avait besoin de l’aval du conseil d’administration pour prendre certaines décisions ? Ce à quoi l’ex directeur du FER a répondu par l’affirmatif. En expliquant que les « les grandes décisions sont toujours soumises à la validation au conseil d’administration. Telles que : la construction du siège, le changement des statuts. »
En ce qui concerne le choix de l’achat en lieu et place de la construction du siège du FER, Souleymane Traoré a fait savoir : « depuis 2015, il avait été décidé de construire le siège, c’était d’ailleurs l’un de mes défis quand je suis arrivé à la tête du FER. On est passé de l’idée de construction à l’achat du siège, parce que le terrain qu’on nous avait octroyé à Koloma a été repris par l’Etat, mais aussi nous étions dans l’incapacité de mobiliser des fonds. »
Aly Touré a cherché ensuite à savoir par quels moyens la direction a obtenu l’accord du conseil d’administration ? L’accusé a répondu que « c’était par une session de consultation par téléphone ».
Acculé par les questions, Souleymane Traoré a dit à l’endroit du procureur qui lui reprochait de ne pas avoir cherché à trouver une autre solution de construction du siège avant de penser à l’achat, que le président du conseil d’administration nie avoir signé, « je suis ici pour me défendre et pas pour m’accuser à mon tour. Mais, regardez un peu l’environnement, j’ai l’impression que dans cette acquisition là, quoi que j’ai fait, on me le reprochera. Alors que tout ce que nous avons fait c’est conformément à nos procédures ».
Après que leur client ait terminé de répondre aux questions de la partie civile, les avocats de la défense ont sollicité un renvoi, pour une question d’organisation de leurs moyens de défense.
Ce qui a amené le juge à renvoyer l’affaire au Jeudi 20 avril 2023.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 4 avril 2023