La Guinée célèbre aujourd’hui l’an 65 de son NON à la communauté franco-africaine dans un contexte où la présence française est de plus en plus contestée en Afrique, notamment dans les pays ayant des accords de défense et de coopération militaire avec Paris.
« …Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre dignité. Or, il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’Homme et en fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage. »
Cette célèbre phrase susvisée du discours historique du Premier Président guinéen marquant le rejet de l’offre de participation à la Communauté franco-africaine qui lui a été proposée, le 25 août 1958, par le Général Charles De Gaulle, est restée interminablement gravée dans la mémoire collective.
En réponse à l’allocution du Président Ahmed Sékou Touré, le Général De Gaulle a affirmé : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. On a parlé d’indépendance, je dis ici plus haut encore qu’ailleurs que l’indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut la prendre, elle peut la prendre le 28 septembre en disant « non » à la proposition qui lui est faite et dans ce cas je garantis que la Métropole n’y fera pas obstacle. » C’est la rupture !
« L’histoire n’est pas une course de vitesse ; c’est une course de fond. » Cette pensée d’AST est d’autant vraie qu’elle est devenue actuellement une devise pour beaucoup d’africains. Quelle fierté pour les guinéens dignes et patriotes !
Hier, incompris par nombre d’africains concernant sa phrase : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage », aujourd’hui, le temps lui donne raison. Le Président Ahmed Sékou Touré et ses compagnons de l’indépendance ont vu de loin, ce que beaucoup d’africains n’ont pas vu venir à l’époque. Ce que le continent africain traverse actuellement avec la montée en puissance du sentiment anti français, en dit long.
Le Président Ahmed Sékou Touré et ses compagnons de lutte n’ont pas eu tort de leur choix du 25 août. Les extraits des discours mémoriaux de l’homme du 28 septembre, celui qui a incarné la grandeur, l’honneur et la dignité de la Guinée, qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux depuis belles lurettes concernant sa position vis-à-vis de la France notamment, en disent long.
Trente-neuf ans après sa disparition, le Président Ahmed Sékou Touré vit, indubitablement, plus aujourd’hui dans le cœur des panafricanistes qu’hier. L’histoire lui a donné raison. Son choix du 25 août 1958n’a pas été dérisoire.
Bien des pays africains qui ont préféré trahir les autres à l’époque en acceptant l’offre de communauté de la France, le rejettent amèrement aujourd’hui. Il est difficile de nos jours pour certains de ces pays ayant des accords militaires avec Paris de rompre, de façon unilatérale, ces accords.
Le Guinéen doit être fier du 25 août 1958, cette célèbre et historique date. A travers le choix muri et hautement responsable fait ce jour par le Président Ahmed Sékou Touré et ses camarades de lutte, la Guinée a ouvert la voie à l’indépendance aux autres pays africains qui hésitaient encore.
Contrairement à certains pays africains, la Guinée a sa propre monnaie, ses mines et ressources minières ne sont pas confisquées.
Un peuple uni, ne sera jamais vaincu !
Sayon MARA, Juriste
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Last modified: 25 août 2023