‘‘Dégradation continue de la cohésion sociale ; nos forces de défense et de sécurité au nom du peuple ; nous avons décidé de dissoudre les institutions’’. Nanani nanana. La même ritournelle. Après le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Niger,…le Gabon aussi vient de tomber dans le spectacle politique digne des plus grandes tragédies grecques à cause des militaires qui, on peut désormais le dire sans risque de se tromper, font de l’armée un tremplin pour accéder au pouvoir.
L’Afrique continue donc de jongler avec la démocratie dont elle compromet l’avenir. Pendant que les urnes devraient être les instruments de la voix du peuple, elles semblent être devenues des accessoires négligeables…
Les élections, traditionnellement conçues pour être le cœur palpitant de la démocratie, prennent désormais des allures d’un spectacle de cirque. L’opposition africaine, au lieu de s’appuyer sur les urnes pour exprimer son mécontentement, semble préférer danser le tango avec l’armée.
Le modus operandi est le même : À peine les résultats contestés sont-ils annoncés que les militaires en embuscade, se précipitent sur la scène politique. Armés de justifications plus créatives les unes que les autres, ils éclairent les projecteurs sur leurs ‘‘intentions louables’’.
Voilà donc que l’Afrique de l’Ouest fait des vagues en contaminant le Gabon, où les militaires frappent à la porte du pouvoir en agitant entre autres, les élections truquées, la paix menacée… Certains analystes -et non les Putschistes eux-mêmes-, affichent la bannière de la limitation des mandats présidentiels. ‘‘Un troisième mandat ? Impossible !’’ crient-ils en pointant du doigt un président sortant au pas hésitant, insinuant que son état de santé laisse à désirer. Pourtant, n’était-ce pas Roosevelt, l’un des présidents réformateurs américains, qui dirigeait son pays depuis un fauteuil roulant ?
L’argument de la limitation des mandats présidentiels a été évoqué en Guinée aussi par des politiques- non là aussi par les Putschistes, en tout cas aux premières heures de leur prise de pouvoir. Mais diantre ! rappelons-le pour la nième fois, la démocratie est un jeu du peuple, où les citoyens décident à qui ils accordent leur confiance et pour combien de temps. Limiter les mandats n’est autre qu’une tentative de garder la scène politique pour une élite bien établie, au détriment du pouvoir du peuple.
C’est triste de constater désormais en Afrique des leaders politiques se transformer en groupes d’influenceurs sur des réseaux sociaux sans réel soutien populaire, confinés aux écrans lumineux des smartphones plutôt que de conquérir les voix des citoyens. Le politique de cet acabit n’attend qu’un coup d’état pour acclamer les nouveaux venus. Espérant que ces derniers lui rendraient un pouvoir qu’il n’allait jamais obtenir par les urnes. Ne sachant pas qu’il est des raccourcis qui sont parfois trop longs…Le cas de la Guinée est là pour le prouver.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com
Last modified: 31 août 2023