Les membres de l’Association des Victimes de pillages et destructions pré-électoraux de 2015 (AVPDPE 2015), ont animé une conférence de presse, ce mercredi 20 octobre 2021. Ils ont fait le « point sur la situation des victimes de pillages en 2015 ».
Selon Ibrahima Tall, président de l’Association, ils sont au total 404 victimes dans les communes de Matoto et Matam. Et le « total des pertes enregistrées est de 144.738.718.894 gnf, sauf erreur ou omission ».
« Contre toute attente, pendant la campagne présidentielle de 2015, précisément les 8 et 9 octobre de la même année, nos boutiques, magasins et kiosques commerciaux, sis dans les Communes de Matam et Matoto, relevant du gouvernorat de la ville de Conakry ont été systématiquement vandalisés, pillés, vidés de leurs contenus, et pire, certains totalement calcinés », a rappelé Ibrahima Tall.
Avant d’ajouter : « les 404 victimes que nous sommes, avons vu nos économies de plus de 2 décennies de souffrance s’envoler en deux jours dans les fumées et dans les mains des hors la loi. »
Depuis le 19 décembre 2015, les victimes ont engagé une procédure judiciaire contre les mairies de Matoto et Matam et le gouvernorat de la ville de Conakry devant le tribunal de Mafanco. Mais plus de cinq ans après les faits, le dossier est toujours pendant devant le tribunal.
Après les faits, selon Ibrahima Tall, « nous avons fait savoir au GOHA [ONG de défense des droits des hommes d’affaires] que nous, nous partirons vers la justice. Dès le départ, le GOHA nous a assistés, mais vu qu’eux, ils ont voulu qu’il y ait une solution négociée avec les politiciens, et nous, ce n’était pas notre vision, on a dit forcément, il faut aller vers la justice. Parce que pour nous, il faut que ça s’arrête. Et ça ne peut pas s’arrêter si les gens ne sont pas punis ».
« Pendant les crises qui se sont passées avec l’ancien régime, il y a eu le consensus entre l’opposition et la mouvance. Le cas des victimes était introduit dedans. Mais si ces gens-là (GOHA) parviennent à obtenir gain de cause, et qu’on parvient à débloquer des fonds pour dédommager les victimes, en ce moment qui serait responsable (coupable) ? », s’interroge Ibrahima Tall.
« Donc, c’est ce que nous, nous on n’a pas pu comprendre parce qu’il faut responsabiliser les gens dans notre pays pour que ça cesse. Si personne n’est responsable (coupable), on n’ira nulle part. Il faut que chacun prenne sa responsabilité. Nous, nous pensons que les communes sont des collectivités locales, donc elles ont le pouvoir ; ils (les maires) ont été élus. Par conséquence, s’ils ne font pas leur travail, on a le droit de leur demander des comptes. Car nous pensons que c’est de leur défaillance que cela est arrivé », a conclu le président des victimes.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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Last modified: 21 octobre 2021