Le Procureur Général (PG) près la Cour d’Appel de Conakry a débuté une longue tournée à l’intérieur du pays. Ces inspections s’inscrivent dans le cadre de la coordination et de l’animation des parquets d’instance, conformément aux dispositions de l’article 41 du code de procédure pénale.
Arrivé dans la préfecture de Forécariah dans la matinée de ce Mercredi 16 mars 2022, où commencé cette tournée qui durera une semaine, Alphonse Charles Wright a été accueilli au tribunal de première instance de Forécariah par le Procureur de Forécariah Amadou Diallo, et les autorités administratives.
Après un tour au TPI qui est en extension [Travaux en cours, ndlr], le Procureur Général s’est rendu à la Prison Civile de Forécariah pour s’enquérir du fonctionnement de cette maison d’arrêt, à commencer par l’infrastructure, l’infirmerie et les cals et par la suite le PG s’est adressé aux Officiers de Police Judiciaire (OPJ) et suivra la décision des réhabilitations des ces policiers et gendarmes.
Devant la grande porte de la prison civile de Forécariah, le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry dira ceci: « Ce que je vais vous dire là est très simple, vous connaissez votre mission régalienne, vous savez ce pourquoi l’administration pénitentiaire vous a envoyés ici. Si je prends la comparaison au niveau de la maison centrale de Conakry, il y a des informations qui nous a été remontées comme quoi il y a encore des gens qui sont détenus dans les prisons, ils commettent des infractions à l’extérieur. C’est-à-dire c’est inimaginable que quelqu’un qu’on a privé de sa liberté, qu’on a mis dans un cadre restreint, que cette personne puisse accéder à des téléphones portables pour pouvoir commanditer des faits à partir de l’extérieur. »
Poursuivant, il dira: « Vous les gardes pénitentiaires, vous devez avoir à l’esprit que désormais ce qui était possible avant n’est plus possible aujourd’hui. Vous connaissez les règlements intérieurs, vous les maîtrisez très bien, donc ce qui reste clair, vous n’avez pas droit à l’erreur. Nous avons appris dans un passé récent qu’il y a des cas d’évasion dans les maisons d’arrêt. Qui parle d’évasion parle certainement de la complicité parce que c’est vous qui veillez sur ces gens. Prenez soin de ceux qui sont détenus ici parce que la fonction de la prison c’est une fonction d’humanisation. Les gens qui sont privés de leur liberté, qui sont en conflit avec la loi, sachez qu’ils sont des citoyens comme les autres, vous devrez les respecter, vous devrez respecter leur dignité humaine, vous devrez prendre soin d’eux comme si vous étiez un bon père de famille. », a rappellé Alphonse Charles Wright devant les gardes pénitentiaires.
Pour terminer, il fait remarquer que quelqu’un qui est condamné à la fois à une peine d’emprisonnement et à une peine d’amende, à l’expiration de la peine d’emprisonnement, ne les gardez pas en prison. « Il y a un mécanisme beaucoup plus simple qui peut se prononcer en prenant la décision de contrainte par corps, si ce n’est pas la discussion de contrainte par corps on ne peut pas garder quelqu’un en prison parce qu’il n’a pas payé l’amende. », a-t-il expliqué au régisseur trouvé sur place.
Pour sa part, Mohamed Bala Camara, chef service chargé de la santé pénitentiaire à la prison civile de Forécariah a fait savoir que les conditions de travail sont très difficiles pour la prise en charge des malades. « Actuellement, je n’ai pas de médicament et pas de matériel depuis 2017 à savoir depuis le départ du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) qui m’appovisionnait en médicament. Depuis leur départ, on n’a rien reçu. Quand un détenu tombe malade, on fait appel à ses parents. Quand ils viennent, je leur donne l’ordonnance pour une prise en charge et si le cas est grave je réfère l’intéressé à l’hôpital. Et si la personne n’a pas de proche ici, je me réfère au procureur qui n’arrive pas à prendre à tout moment les ordonnances en charge. Mais les cas de décès sont rares, les maladies qui fatiguent les détenus sont les béribéris, les gales et la diarrhée. », a-t-il précisé, avant de formuler des recommandations. « Ce que je demande aux autorités sanitaires, c’est de nous doter de médicaments et en matériels »
Après la pause déjeuner, le Procureur Général près la Cour d’Appel, accompagné d’une unité de la police, du Maire de Forécariah et des procureurs de cette juridiction, a assisté à l’incinération d’une quantité importante de chanvre indien avant de se diriger à la gendarmerie et à la police pour une inspection.
Mamadou Yaya Barry, envoyé spécial à Forécariah
622 26 67 08
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Last modified: 17 mars 2022