Le constat du ministre de la justice est de plus en plus alarmant, Alphonse Charles Wright, qui a depuis quelques jours entamé une tournée dans les préfectures du pays. A Macenta par exemple, la situation des détenus de la localité qui sont soient entassés dans les violons des services de gendarmerie et de police ou déférés à N’Zérékoré, inquiète le garde des sceaux qui a pris des dispositions. Il a posé la première pierre de la construction d’une nouvelle maison de privation de liberté.
Il a fait constater avec amertume, « qu’il y a plusieurs années, ce sont les locaux des services de la gendarmerie et de la police qui servent de lieu de détention tant des inculpés que des personnes condamnées. Cette situation qui n’obéit pas aux droits des détenus est teintée de corruption par le fait des agents pénitentiaires. Je me suis dit qu’il fallait tout de suite réagir. Je demande au préfet et au maire de nous permettre de prendre des mesures d’urgence. Elle consiste en deux ou trois semaines de doter cette préfecture d’une maison de détention. Le protocole tue les projets. On a déjà un contrat avec une grande entreprise. Toutes les formalités de l’appel d’offre sont finies. Mais en attendant que cela ne soit validé par le ministère de l’économie et des finances, on ne peut pas passer sous silence ce désastre humain qui se passe à Macenta. »
En parlant des dérives qu’il a constatées, le ministre a décrit le fait qu’ : « on trouve des femmes complètement paralysées. Une prison doit permettre au détenu d’avoir un espace lui permettant de faire ses exercices sportifs; lui permettant de prendre le bain de soleil pour avoir la vitamine D. Mais lorsque le détenu est enfermé 24h/24, il va de soi que c’est la psychose de la détention qui ruine souvent les gens. »
Ce qui l’a amené à proférer des menaces à l’endroit du personnel pénitentiaire. « Les régisseurs que nous avons placés là, pendant des années et des années aucune formation pour eux. Chaque personne détenue aujourd’hui est un fond de commerce pour eux. Désormais l’équation est très simple. On te prend, on te juge, on te condamne, on te place dans les mêmes conditions. »
Pour sa part, Koremou Francis, responsable des infrastructures pénitentiaires au ministère de la justice a donné les caractéristiques de cette maison de privation de liberté, qui va contenir, « quatre cales : la cale des mineurs, celle des mineurs et des femmes. Pour une capacité de 85 détenus. La dimension des cales sera de 6 mètres × 10 mètres qui va contenir à peu près 22 détenus. Dans chaque cale, il y aura deux toilettes. Il y aura 6 autres toilettes externes où la buanderie est prévue.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
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Last modified: 25 janvier 2023