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Transition CNRD : la justice implose, il est urgent de la sauver pour en faire la boussole [Nankouman KEITA]

6 mars 2023

Huit (8) mois après la nomination du ministre Charles Wright à la tête du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, nous déplorons de graves manquements dans le fonctionnement de l’institution. Cela n’est pas une surprise pour les professionnels du droit, mais pour la population guinéenne. 

Pourquoi cette souffrance ? Pour une raison simple que les avocats partagent : le serment. Le serment que vous avez tous prêté de servir un même idéal : que la justice soit rendue pour chaque justiciable selon les principes de l’Etat de droit de la République de Guinée: Travail, Justice, Solidarité. Ces principes exigent que chaque justiciable soit véritablement écouté et qu’il bénéficie d’une audience respectueuse des principes du procès équitable, par des magistrats disponibles, indépendants et impartiaux; que les jugements soient rendus dans des délais raisonnables conformément au code de procédure pénale; que les voies de recours puissent s’exercer avec des procédures qui permettent un accès simple et rapide au juge.

Dans le discours de prise de fonction du ministre Charles Wright, il nous avait promis 67 projets qui ne sont devenus qu’un rêve. À la fin du même discours, il disait ceci: »A présent, je donne la parole aux actes et vous invite au travail ». Du 12 juillet 2022 à nos jours, le ministre Charles Wright a distribué 120 injonctions aux fins de poursuites avec zéro injection qui a abouti à un procès. Le seul «distributeur automatique d’injonctions aux fins de poursuites judiciaires» est à la fois procureur de la République, procureur général et porte-parole du ministère de la Justice. 

En date du18 août 2022, le ministre Charles Wright a pris un arrêté en nommant le porte-parole du ministère de la justice et des Droits de l’Homme. Malheureusement Monsieur Yaya Kairaba Kaba n’a jamais exercé la fonction de porte-parole du ministère de la la Justice et des Droits de l’Homme. 

Actuellement le ministre Charles Wright est seul qui joue la fonction à la fois procureur de la République, procureur général, Inspecteur Général des services Judiciaires et Pénitentiaires et porte-parole du ministère de la Justice.Dans sa sortie médiatique récente le ministre Charles Wright sur le bulletin de Dr. Kassory Fofana a violé l’article 8, alinéa 3, du code de procédure pénale qui dispose: «Toutefois, afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes ou pour mettre fin à un trouble à l’ordre public, le procureur de la République peut, d’office ou à la demande de la juridiction d’instruction ou des parties, rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause». Ce texte est très clair.Il parle de procureurs de la République, non le procureur général et non ministre de la justice et des Droits de l’Homme. Les rôles sont bien définis dans le code de procédure pénale. 

On se rappelle que lors de son discours de prise de pouvoir le 05 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya disait ceci: « la justice sera la boussole qui orientera chaque citoyen ». Aujourd’hui l’heure est plus grave que le temps de l’ancien président Alpha Condé. Les anciens dignitaires sont en prison. 

Pendant ce temps, des acteurs non des moindres membres de ces forces vives sont en prison sans jugement depuis plus de 07 mois. D’autres sont placés sous contrôle judiciaire et empêchés de voyager. Et d’autres sont en exil.La liberté de la presse menacée. Au temps du ministre Alain Moriba Koné, la Guinée avait gagné 25 places en matière de la liberté de la presse selon le rapport de Reporters Sans Frontières. 

Faites une étude comparative entre la gestion du ministre Alain Moriba Koné et celle de l’actuel ministre, vous réaliserez que notre liberté est menacée, le pays est en danger avec ce Charles Wright. 

Voici le vrai visage de la justice sous le leadership du ministre Charles Wright,la boussole est devenue désespoir, désenchantement, désolation et mécontentement. Comme dit l’autre, « la victoire a des pères par mais la défaite est orpheline. »  Avec l’echec de la justice actuelle, le Président de la transition sera le seul responsable devant l’histoire. Le rappel profite au croyant. Le Président doit limoger ce sacré « Charlie-Show » avant qu’il ne soit trop tard.

Nankouman KEITA

e-mail : keitakaixin@qq.com

Last modified: 6 mars 2023

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