Apparemment, Me Salifou Béavogui ne croit pas un seul mot du récit de Fatoumata Barry, l’une des « victimes de viol » des événements du 28 Septembre 2009, qui a témoigné ce mercredi, à la barre du procès qui se tient au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à Kaloum. Selon lui, elle serait de mèche avec Toumba.
« Je ne crois même pas qu’elle était au stade. Pour la petite histoire, les faits se sont produits depuis 2009 et c’est maintenant et pour la première fois qu’elle comparaît et se constitue partie civile. Pourquoi tout ce temps ? Quand il y a eu les événements, une liste exhaustive à été rendue publique par les centres hospitaliers de Conakry et même de l’extérieur ; son nom n’y figure pas. Une confrère a souligné ce passage. Troisièmement, il a fallu attendre que ce procès s’ouvre, et que quatre mois après pour qu’elle vienne se présenter comme partie civile. Quatrièmement, le huis clos qui a été ordonné, tout le monde a accepté de passer au huis clos et elle, elle a voulu parler à visage découvert. Cinquièmement, dans sa narration des faits, vous voyez qu’elle prend carrément position en faveur d’un camp contre un autre camp. Elle ne peut jamais dire à quelle heure elle est arrivée au stade. Elle est dangereuse; elle présente une photo sur laquelle on ne peut pas identifier la tête, on ne peut voir que les autres membres et elle présente comme si c’était elle. Qui sait si cette personne n’est pas déjà décédée. Et puis elle quitte ici et va à Dakar, c’est là-bas, elle va rencontrer Toumba. Elle est arrêtée à l’hôpital Fall et Toumba vient passer, et ça se limite là. Les deux ont été été interrogés par la même brigade. Tous ces faisceaux d’éléments indiquent clairement la mission qu’elle était venue accomplir, mais qu’elle a très mal accompli. Mais ce sont des montages. Ce sont des témoins fabriqués. » A martelé Me Béa.
L’initiative de Fatoumata Barry, de témoigner à visage découvert, a été saluée par Me Thierno Amadou Oury Diallo, l’un des avocats de la partie civile. Il s’est confié à nous lors de la pause de l’audience.
« J’ai trouvé une femme très courageuse qui a accepté de s’exprimer publiquement devant les caméras de toutes les télévisions qui sont entrain de diffuser ça à travers la Guinée et le monde. J’ai vu une femme qui a été effectivement victime de viol et de coups et blessures au stade du 28 Septembre à l’occasion de la manifestation qui avait été organisée par les forces vives de la Guinée. Elle a effectivement raconter ce qu’elle a vécu au stade, les éléments qu’elle y a rencontré et ce qui a été fait devant elle ». A la question de savoir s’il ne trouve pas qu’elle prend position pour Aboubacar Toumba Diakité, un des accusés à ce procès, l’avocat a confié ceci : « à mon avis, elle n’est pas là pour charger où décharger quelqu’un. Ce qu’elle a vécu sur le terrain, c’est ce qu’elle est entrain de relater sur le terrain; les agissements de monsieur Toumba et ses paroles, c’est ce qu’elle relate. Elle n’est pas l’avocate de monsieur Toumba Diakité, donc elle n’est pas là pour le défendre. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
Last modified: 16 mars 2023